| Il dissipa sa fortune, et fut emprisonnÈ pendant la RÈvolution. Il ne dut son salut qu'ý Marie-Reine Garanger, fille de son gÈolier, qui le fit Èvader. En reconnaissance, il l'epousa en 1795 |
| Second fils d'AymÈ de Chalendar et Marguerite de la Motte Pourvu du PrieurÈ de la Baume Prieur de la Motte SurnommÈ le Commandeur (de la Motte) |
| TÈmoin, avec ses frËres, Jean et Pierre, du mariage de Pierre Bernard avec Catherine Bellidentis, de Chassiers. Claude Olivier mourrut en Picardie |
| ADD 1 MI 680 Archives du ch’teau de Chartroussas 07 octobre 1638: (Guilhaume Bellidentis, notaire de Chassiers) Testament de noble Claude de La Motte, damoiselle de Vinezac, veuve ý feu Louis de Charbonnel de Chauzon seigneur de Vinezac quand vivait. Elle y nomme: Marie de Charbonnel, Marguerite mariÈe ý noble FranÁois PeliËre seigneur de ChauchadiËre, Michelle et Anne Catherine religieuses au couvent de LargentiËres, ses filles et Claude de Charbonnel seigneur de Vinezac et dudit Chauzon qui signe. Merzelet de Vinezac son fils. |
| ADD 1 MI 680 Archives du ch’teau de Chartroussas 01 aoñt 1647: (Claude Bellidentis, notaire de Chassiers) (C106) Transaction, avant de se pourvoir en justice et en consÈquences des pactes et conventions passÈs, entre dame Claude de La Motte veuve de feu noble Loys de Charbonnel de Chauson vivant seigneur de Vinezac, lieutenant colonel du rÈgiment de feu Monseigneur de Vitri marÈchal de France et son beau fils noble Loys de Julien de La Baume seigneur de Rochevive. Ladite dame de La Motte prÈtendait que moyennant la quittance et dÈlaissement qu'elle avait fait audit seigneur de Rochevive de l'entretien jouissance et perception de tout et chacun des fruits, nonfruits et revenus des biens qui ont appartenu audit seigneur de Vinezac, ensemble de ceux de ladite dame de La Motte, tant par elle donnÈs au contrat de mariage dudit seigneur de Rochevive avec dame Marye de Chauson sa fille, que de ceux que par elle auraient ÈtÈ retenus et rÈservÈs, ledit seigneur de Rochevive Ètait obligÈ de la nourrir honnorablement et selon sa condition sa vie durant, audit chateau de Vinezac, avec une fille de chambre pour son service ordinaire et lui payer en outre et par dessus ladite nourriture, annuellement durant sa vie, la somme de 260 livres en deux payements Ègaux, l'un ý la fÍte St Jean Baptiste et l'autre aux fÍtes de NoÍl; au prÈjudice de laquelle convention, ledit seigneur de Rochevive avait cÈssÈ de lui faire payement de ladite pension depuis le jour et fÍte de la St Jean de l'annÈe derniËre 1646. Contre lesquelles prÈtentions ledit seigneur de Rochevive disait que par les pactes et conventions reÁus par feu me PrÈvot notaire du lieu d'Uzer le 6 septembre 1644, il se fut obligÈ ý l'entretiennement de ladite dame et de sa fille de chambre et de lui payer annuellement durant la vie d'icelle ladite pension de 260 livres. Il aurait depuis vÈrifiÈ qu'ayant fait distraction des droits appartenant ý ladite dame de Charbonel sa femme sur tous lesdits biens, et de cert aines ........... qu'auraient ÈtÈ faites par ....... des biens dudit feu seigneur de Vinezac son mari, desquelles elle Ètait comptable ý son ...........; les biens sur lesquels elle prÈtendait avoir son son dit entretiennement, et en retirer ladite pension annuelle de 260 livres n'Ètait pas capable de supporter une si grande charge. Un contrat par main publique a ÈtÈ passÈ: ont convenu et accordÈ que le dÈlaissement fait par dame de La Motte audit seigneur de Rochevive son beau fils, de l'entiËre jouissance et perception de tous les fruits compris et particulierement dÈsignÈs audit contrat de pactes et conventions sortira son plein et entier effet; et le dit seigneur de Rochevive jouira sans aucun contre dit ni empÍchement de l'effet d'icelui, moyennant ce qu'il sera tenu, comme a promis et promet, nourrir la dite dame sa belle mËre dans son chateau dudit Vinezac ensemble une fille de chambre pour son service ordinaire et suivant sa condition durant sa vie et outre ladite nourriture sera tenu lui payer anuellement et durant sa vie la pension annuelle de 130 livres qui sera payÈe aux mÍmes termes que prÈdemment, sur le pied de laquelle somme ledit seigneur de Rochevive sera tenu de payer les arrÈages de ladite pension. Fait et rÈcitÈ dans le chateau de Vinezac. PrÈsents: Me Jean RiviËre conseiller du roi juge en la baronie de LargentiËre, noble Jacques d'Anglejan, Me Loys Chabert dudit lieu. (Observation: cette famille de Charbonel de Chauson s'Èteignit, du moins la branche aÓnÈe, par la mort de Claude fils de Louis de Charbonel et de Claude de La Motte. De Julien de La Baume d'Uzer seigneur de Rochevive qui avait ÈpousÈ Marie l'aÓnÈe des filles de cette famille, hÈritier, prit le titre de seigneur de Vinezac et coseigneur de Chauson.) |
| Fille aÓnÈe de Guillaume de Chalendar et Catherine de Ponhet Mariage avec Guillaume RiviËre, docteur es droit, juge du duchÈ de Joyeuse et de la ville de LargentiËre (peu de temps avant le dÈbut du Livre de Raison de son pËre, en octobre 1583) |
| Il fut dÈputÈ aux êtats gÈnÈraux de 1560, et assista ý la tenue des êtats particuliers des barons de tour du Vivarais de 1561 ý 1591. Son ch’teau de Chassiers fut pillÈ et incendiÈ par les protestants en 1568 Syndic du Vivarais 1543-1565; syndic du Languedoc 1565-1575; syndic du Languedoc, avec son fils Pierre 1575-1592; syndic du Languedoc, avec son fils Jean 1592-1597 Fils aÓnÈ d'AymÈ de Chalendar et Marguerite de la Motte (Catherine de la Vernade ?) Ètudes longues => docteur es droits mariage avec Catherine de Ponhet, de Villeneuve de Berg 5 fils (Pierre, NoÎl, Antoine, Jean, et Olivier) et 2 filles (FranÁoise et Anne) coseigneur de Vinezac syndic du Vivarais de 1543 ý 1565 syndic gÈnÈral du Languedoc de 1565 ý 1597 figure importante des guerres de religion Son dernier Livre de Raison , rÈdigÈ d'octobre 1583 ý 1597, est parvenu jusqu'ý nous. Il est intitulÈ "Continuation des affaires de ma Maison", et retrace les ÈvËnements familiaux et domestiques. Ce journal nous apporte non seulement d'importants renseignements gÈnÈalogiques, mais nous prÈsente Ègalement un tableau de la vie d'une famille noble en Vivarais ý la fin du XVIË siËcle. Maison ý LargentiËre Son historien : FranÁois de Charbonnel = gÈnÈral Ferdinand de Chalendar (dÈbut du XXË) 1513: naissance de Guillaume de Chalendar, fils aÓnÈ d'AymÈ de Chalendar et Marguerite de la Motte 1543/25-06-1546: prÈsent aux Etats du Vivarais, rÈunis ý Aubenas (en prÈsence de son cousin Pierre de Chalendar de Villeneuve de Berg, commissaire aux Etats), dÈbat agitÈ au sujet de l'imposition levÈe sur les villes closes 09-01-1547: prÈsent ý l'Assiette des Etats, qui siËge ý Aubenas (en prÈsence de son cousin Pierre de Chalendar de Villeneuve de Berg, commissaire aux Etats ) 28-03-1547: prÈsent ý une cession des Etats, ý Aubenas (en prÈsence de son cousin Pierre de Chalendar de Villeneuve de Berg,commissaire aux Etats) septembre1573: nomination de Rozilhes comme nouveau gouverneur du Vivarais ý la place du seigneur de LeugiËres, il est maintenu au conseil (en compagnie de Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg ) 30-11-1573: la rÈunion du conseil du gouverneur du Vivarais, Rozilhes, se tient ý LargentiËre, dans sa propre maison ses cousins Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg , lieutenant du bailli du Bas-Vivarais, et Guillaume de Chalendar de Cornillon y assistent 27-05-1574: il assiste ý une rÈunion, ý LargentiËres, convoquÈe par Rozilhes qui veut remettre ses pouvoirs de gouverneur du Vivarais Damville, le gouverneur du Languedoc, en accord avec les protestants, veut nommer Chambaud ý sa place il parvient, avec Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg et Jean Robert, ý convaincre Rozilhes ý retirer sa dÈmision. Celui-ci restera gouverneur du Vivarais ý titre provisoire. 18-06-1574: il assiste ý une rÈunion, tenue dans sa propre maison, ý LargentiËre, ý laquelle participe son cousin Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg il y est dÈcidÈ de s'adresser au Dauphin d'Auvergne, nommÈ gouverneur du Languedoc ý la place de Damville, pour lui demander de nommer un nouveau gouverneur du Vivarais 06-10-1583: dÈbut du Livre de Raison parvenu jusqu'ý nous 04-02-1586: assiste ý une rÈunion, tenue dans sa propre maison, ý laquelle son cousin Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg est commissaire 09-05-1588: prÈside l'Assiette, tenue ý Joyeuse, ý laquelle son cousin Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg est commissaire gÈnÈral, ce-dernier est chargÈ de vÈrifier les cÙtes des habitants non fugitifs d'Aubenas 20-10-1588/09-12-1588: prÈside des rÈunions, tenues ý LargentiËre dans sa demeure, lors desquelles Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg est commissaire cette assemblÈe se prolonge jusqu'en mars 1589 31-05-1589: commissaire gÈnÈral ý l'Assiette gÈnÈrale, ý Viviers, prÈsidÈe par Nicolas de Vesc. Il arrive, en compagnie de Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg , qui y est commissaire ordinaire, avec une journÈe de retard (l'Assiette dÈbutait le 30) Le juge des Serres, revenant des Etats de Blois, rend compte de son mandat. La situation a changÈ : le Roi s'Ètant alliÈ avec le roi de Navarre, il y a une trËve avec les protestants. Louis de Chalendar de Villeneuve de Berg est chargÈ de faire publier cette trËve gÈnÈrale. 1597: dÈcËs de Guillaume de Chalendar Le journal d'un vieux gentilhomme, Guillaume de Chalendar de la Motte, (6 octobre 1583- 28 octobre 1597) Le dernier Livre de Raison de Guillaume de Chalendar de la Motte , rÈdigÈ d'octobre 1583 ý octobre 1597, est parvenu jusqu'ý nous. Il est intitulÈ "Continuation des affaires de ma Maison", et retrace les ÈvÈnements familiaux et domestiques. Ce journal nous apporte non seulement d'importants renseignements gÈnÈalogiques, mais nous prÈsente Ègalement un tableau de la vie d'une famille noble en Vivarais ý la fin du XVIË siËcle. Situation Guillaume de Chalendar de la Motte, fils aÓnÈ d'AymÈ de Chalendar, seigneur de Vinezac et syndic du Vivarais, et de Marguerite de la Motte, est nÈ en 1513. Il a un frËre, Claude, qui est pourvu du PrieurÈ de la Baume et est surnommÈ le Commandeur. En succession de son pËre, il est syndic du Vivarais de 1543 ý 1565. Puis, il devient syndic gÈnÈral du Languedoc jusqu'en 1597. Depuis 1575, et jusqu'en 1592, il est supplÈÈ dans cette charge par son fils aÓnÈ, Pierre. Il Èpousa Catherine de Ponhet, de Villeneuve de Berg, dont il eu 7 enfants (5 fils et 2 filles) : - Pierre, seigneur de la Motte et de Vinezac, qui sera l'hÈritier de la maison et supplÈe son pËre ý la charge de syndic gÈnÈral du Languedoc depuis 1575, - NoÎl, Antoine et Jean, qui doivent tous trois entrer dans les ordres, - Olivier, le plus jeune, encore enfant, qui sera cadet dans un rÈgiment, - FranÁoise, l'aÓnÈe des filles, qui s'est rÈcemment mariÈe ý Guillaume RiviËre, docteur es droit, juge du duchÈ de Joyeuse et de la ville de LargentiËre, - Anne, la fille cadette, qui s'Ètablira bientÙt. ConformÈment ý sa condition, il a un Ètat de maison assez consÈquent : - Jean Hugon, dit Miailhe, son homme de confiance qu'il charge de ses commissions. Il ne loge pas au ch’teau mais demeure avec sa femme dans une maison de Chassiers, - Antoine de la Croix, palefrenier (24 livres de gages), - Bernard BËs, cuisinier, - Pierre Beaume, muletier (par ans, 5 Ècus sol, valant 15 livres, une paire d'escarpin et une chemise), - Armand Cayrat, gardien de la porte (2 livres par mois), - plusieurs autres valets, aux gages de 20 et 11 livres. Outre les propriÈtÈs de Vinezac, o˜ le four banal lui appartient comme seigneur, il possËde des domaines en divers lieux. Sa femme, Catherine de Ponhet, se rend tous les ans ý Villeneuve de Berg, o˜ elle possËde des domaines et des maisons. Des bÈnÈfices sont attribuÈs aux fils qui ne rÈsident pas au ch’teau. Ceux-ci les afferment ý un tiers, chargÈ lui-mÍme de les faire desservir par un prÍtre. Tels sont les PrieurÈs de la Beaume, de SabliËre, d'Assions et de Saint-Pons. Ce Livre de Raison, intitulÈ "Continuation des affaires de ma Maison", dÈbute le 6 octobre 1583, alors qu'il est ’gÈ de 70 ans. Extraits du Livre de Raison 06-10-1583 DÈpart de trois de ses fils : - NoÎl, pour poursuivre ses Ètudes de thÈologie ý Paris - Jean, pour suivre un cours de philosophie ý Tournon - Pierre, pour s'occuper de divers procËs ý Nimes 29-07-1584 Mariage civil de son fils Pierre avec Loyse du Roure Le 29Ë de juillet 1584, fut contractÈ mariage ý Vans, au chasteau du seigneur du Roure et de Grisac, entre mon fils, Pierre de la Motte d'une part et demoyselle Loyse du Roure, fille ainÈe dudit seigneur baron de l'autre, ý laquelle par ledit seigneur son pËre, fut constituÈe la somme de 3 000 Ècus de dot payables ý savoir le jour de la solemnisation du mariage, 2 000 comptant et 500 livres pour employer en robbes. Le mariage a ÈtÈ reÁu par Me FranÁois Belledent, notayre du lieu de Chassiers et par Me Rourette, notayre de GroupiËre habitant de Vans en Vivarais. O˜ il y avait une grande et honorable compagnie entre lesquels Ètaient : le seigneur viscomte de Portes, Messieurs des Vans, de St Privat, de BraÔc, deux des filles de Monsieur de St Florent, Messieurs de LaugiËres, de Malarce, son frËre. de MontrÈal, de Sanilhac, son fils, de Rozilhe, de Chaussy, conseiller du Roux, son fils AndrÈ. le seigneur de St Jean, M. FranÁois de Chambaud, capitaine Benoyst de Bays. le seigneur de Chauzon du Prat, le juge RiviËre, lieutenant Almel, capitaine Largaud, mon frËre le Commandeur et autres. Dieu les fasse vivre en paix bonne et sincËre amitiÈ. Loyse du Roure est la fille aÓnÈe d'Antoine de Grimoard de Beauvoir (seigneur du Roure, baron des Vans et de Grisac, lieutenant de la Garde Ècossaise, capitaine de 100 hommes d'armes, chevalier de l'ordre du Roi depuis 1572) et de Claudine de la Fare Monclar. Le mariage a lieu au ch’teau du pËre de la mariÈe, ý Vans. Il est enregistrÈ par Me FranÁois Belledent, notaire de Chassiers, et Me Rourette, notaire de GroupiËre . La nouvelle Èpouse apporte une dot de 3 000 Ècus, payables le jour de la cÈrÈmonie religieuse (somme assez importante pour l'Èpoque). Les assistants de la cÈrÈmonie Ètaient les reprÈsentants des familles nobles des Vans et de la contrÈe. 15-09-1584 Mariage religieux de son fils Pierre avec Loyse du Roure Le 15Ë septembre 1584, Pierre de Lamote, mon fils ainÈ, syndic du Languedoc espousa demoyselle Loyse du Roure, fille du Baron des Vans et de Grisac, en l'Èglise parocchielle dudit Vans, environ l'aube du jour, sans assemblÈe de parents communs pour Èviter et fouyr aux charmes et magies desquels on faict aujourd'hui ordinaire. Les espousailles furent donnÈes par mon frËre de Lamote, Prieur de la Baume. Dieu leur fasse la grace de vivre en paix, union, concorde, et loyautÈ, ad longos annos. Ce mariage, cÈlÈbrÈ par le Commandeur, a lieu en l'Èglise de Vans, ý l'aube, dans la plus stricte intimitÈ. En effet, on croyait aux malÈfices, au mauvais oeil, de sorte que l'on se mariait entre minuit et une heure du matin, ý la dÈrobÈe, sans que personne ne le sache. Ainsi, on Èchappait aux gens mal intentionnÈs, aux jaloux, qui ne manquaient pas de se rendre aux cÈrÈmonies nuptiales pour jeter un sort aux Èpoux, rendre les unions stÈriles, jeter un germe de dÈsunion dans le nouveau mÈnage. Cette coutume est depuis longtemps tombÈe en dÈsuÈtude, mais subsisterait, parait-il, dans quelques villes du Midi de la France. 30-09-1584 Introduction de la confrÈrie des PÈnitents bleus de Chassiers Le pÈnultiËme jour de septembre 1584, en la chapelle de St Benoit du lieu de Chassiers, diocËde de Viviers, fust commencÈe l'introduction de la ConfrÈrie des PÈnitents bleus du lieu de Chassiers, suyvant la permission du seigneur, evÍque de Viviers, et le lendemain, jour de la saint GÈrosme, fust faict le service de lad chapelle assistants comme confrayres les seigneurs de LaugiËres, de Malarce, de Lavernade, de Larnas, prieur de Ribes, de Lamote, son frËre le Commandeur, ses enfants de Lamote : Pierre Anthoyne, Jean, Olivier, capitaine Largaud, Christol du Puy, Pierre du Four et divers autres. O˜ le service fut honorablement faict, officiant ledit Commandeur de Lamote, avec chapelle de fort bonne musique, receus tous lesdits confrayres par Monsieur le docteur de la Vigne, et ý l'issue de ladite messe furent eslus, pour Recteur le seigneur de LaugiËres, et en on absence le Commandeur de Lamote, et pour sacristain messire Anthoyne de Lamote prieur d'Assions en Vivarais. Et le lendemain, aprËs avoir cÈlÈbrÈ l'office de trepassÈs et la sainte messe par ledit Prieur d'Assions, fut ordonnÈ qu'il y aurait un receveur pour recepvoir l'imposition de ce qui serait imposÈ pour l'entretement de la luminayre, o˜ fut advisÈ que le moindre payrait 5 sols par an, et ceux qui seraient de plus grand pouvoir deux testons, et fut esleu pour en faire le recepte par mandement dudit Recteur ou en son absence ledit sieur Christol du Puy. La confrÈrie des PÈnitents bleus Ètaient destinÈs ý remplacer celle des PÈnitents blancs que les guerres de religion avaient fait disparaÓtre. Cette fondation avait ÈtÈ autorisÈe le 20-02-1584 par Jean de l'Hostel, ÈvÍque de Viviers. Les PÈnitents Ètaient des laÔcs, qui, revÍtus d'une robe et d'un capuchon, ou d'une cagoule, assistaient aux offices et, parfois, formaient des processions durant lesquelles ils se flagellaient publiquement. On les dÈsignaient de ce fait sous le terme de "battus". Par ces pratiques, et l'union de leurs priËres, ils espÈraient dÈsarmer la colËre cÈleste dans ces temps de calamitÈ publique (pillage de Chassiers et Vinezac en 1572 et 1581 par les huguenots, terrible famine). Le lendemain de l'introduction de la ConfrÈrie des PÈnitents bleus ý Chassiers, ils firent le service de la chapelle de Saint Benoit de Chassiers. Les confrËres furent les seigneurs de LaugiËres, de Malarce, de Lavernade et de Larnas, le prieur de Ribes, Guillaume de Chalendar de la Motte et ses enfants (Pierre, Antoyne, Jean et Olivier), son frËre le Commandeur, ... A l'issue de la messe, le seigneur de LauguËres fut Èlu Recteur, supplÈe par le Commandeur ; Anthoyne de Lamote fut nommÈ sacristain (il est alors Prieur d'Assions). Il y aurait un receveur afin de percevoir l'impÙt nÈcessaire ý l'entretien : 5 sols par an pour les pauvres, 2 testons par an pour les plus aisÈs. 05-01-1585 Retour de noces de son fils Pierre et de la femme de celui-ci, Loyse du Roure Le 5Ë de janvier 1585, demoyselle Loyse du Roure, fille du seigneur baron du Roure et de Grisac, aprËs avoir espousÈ mon fils Pierre de La Motte, a estÈ conduite cÈan ý la maison de Lamote, et en son nouveau mesnaige par une grande et honorable compagnie entre lesquels Ètaient : Messieurs ses oncles, seigneurs des Vans et de St Privat, viscomte des Portes et de Morangies, de BrÈsis, de Chambonas, de Lambrandes, de Montbrun. Messieurs de Rozilhes, de LaugiËres, de MontrÈal, de Chaussy, de Ville et autres plusieurs notables personnages, parents et alliÈs de sa famille et de la nÙtre qui furent reÁus avec le meilleur traitement qu'on se put aviser. Les jeunes mariÈs ne partaient pas, comme de nos jours, en voyage de noces. Ils restaient, plus ou moins longtemps, dans la famille de la femme. Puis avait lieu le retour de noces, auquel faisait cortËge une longue suite de parents et d'amis. Cela donnait lieu ý des rÈception et ý des fÍtes. Ainsi, en ce jour, les nouveaux mariÈs se sont installÈs ý la maison des Lamotte. 08-02-1585 DÈpart de son fils Pierre aux Etats du Languedoc Le 8 II 1585, Vinezac mon fils partit de cÈan en la compagnie du sieur de FaÔn pour allez aux Etats du Languedoc assignÈs au vingtiËme dudit mois ý Carcasonne, et estant arrivÈs au Puy trouvarent par advis qu'ils ne pourraient passer plus oultre, causant la guerre et grandes neiges, et aprËs avoir faict sommayre prinse des dangers, dÈpescharent ung homme aux seigrs des Etats et ý Monseigneur le MarÈchal de Joyeuse pour les excuser et s'en revinrent avec grands dangers et difficultÈs. Pierre, son fils aÓnÈ, avait obtenu la supplÈance de la charge de syndic des Etats du Languedoc. Il devait donc se rendre chaque annÈe ý la place de son pËre dans les diffÈrentes villes o˜ les Etats Ètaient tenus tour ý tour. Mais les troubles Ètaient si profonds et les chemins si peu sñrs qu'il ne pouvait pas toujours se rendre ý destination. 27-08-1585 Maladie de Guillaume Le 27 VIII, j'ai baillÈ ý M. le mÈdecin d'Albenas pour dix jours qu'il avait vaquÈ cÈans ou pour son retour en Albenas, pour me secourir en certaynes maladie qui m'estaoit arrivÈe. A le Breton, apoticaire dudit Albenas, pour ses drogues, mÈdicaments ou services qu'il m'avait faict, ay baillÈ la somme de 12 Ècus et 1/3. 12-09-1585 Fortification de la maison Le 12 de septembre 1585, faict faire un fossÈ au devant de ma premiËre porte de ma maison de La Motte, tant pour fouyr aux inconvÈnients du pÈtard que pour rÈsister aux sÈditions qui se sont eslevÈes en ce royaume. Du fait des attaques de bandes de bandits armÈs, les maisons Ètaient fortifiÈes et soigneusement gardÈes. 21-10-1585 Le 21 X 1585, NoÎl de Lamote, mon fils, est parti de notre maison de Lamote pour s'en aller en Cour continuer le service qu'il a vouÈ ý Monseigneur le Cardinal de Joyeuse. NoÎl, le second fils de Guillaume, ayant terminÈ ses Ètudes de thÈologie ý Paris, fut admis dans la maison du Cardinal de Joyeuse, archevÍque de Narbonne et conseiller du Roi Henri III. Tout annonÁait une brillante carriËre pour ce jeune ecclÈsiastique , qui fut interrompue par une mort prÈmaturÈe. 1586 Famine, guerre, chËretÈ et mortalitÈ L'an 1586, la famine, chertÈ, guerre et mortalitÈ ont estÈ si grandes en de pays de Vivarais, que le blÈ est revenu le sestier ý savoir, le froment ý 12 livres et plus, le seigle ý 11 et plus et l'orge ý 9 1/2 et jusqu'ý 10 et l'avoyne le commun prix le sestier ý 4 livres 12 sols et plus, et moy mÍme en plein marchÈ l'ay vendu 5 livres rabattu 1 sol; la mortalitÈ si grande que journellement en cette paroisse et cimetiËre l'on enterrait de paouvres corps aulcunes fois le jour 4, 5, 6, 7, 8 et 9 corps : et presque toutes les mains dudit lieu et paroysse malades, le tout provenant de l'ire de Dieu pour nos pÈchÈs et les cruautÈs, pilheries et ranÁonneries et faicts respectivement par les gens de guerre, et pour les grandes et inouyes usures commises principalement parles gens de guerre, et pour les grandes etinouves usures faicts respectivement par les gens des villes, et par les gens (????) . Dieu aye pitiÈ par sa gr’ce et sa misÈricorde de son peuple ! Le apin duquel usait le paouvre peuple estait composÈ de racines de feugier, raques des raisins, des sarments de vignes, d'olives et escorces des noix et amandes et autres semblables, payssant les herbes comme paouvres bestes brutes. En sorte qu'on peult dire ý bon droict que ce a estÈ une annÈe de merveilles. La mortalitÈ Ètait si importante que 4 ý 8 enterrements avaient lieu par jour pour la seule paroisse de Chassiers. Presque tous les habitants Ètaient malades. Cela Ètait imputÈ ý la colËre de Dieu due aux pÈchÈs, cruautÈs, pillages et demandes de ranÁons. La famine Ètait telle que le peuple se nourissait de racines de figuier, de sarments de vigne, d'olives, d'Ècorces de noix et d'amandes. Il broutait l'herbe comme des animaux. Les denrÈes sont hors de prix : 12 livres pour un sÈtier de froment, 11 pour le seigle, 10 pour l'orge, 4 livres et 12 sols pour l'avoine. 11-02-1586 Prise d'Aubenas par les catholiques Le onze II 1586, la ville d'Albenas fut prinse et saysie par les gentilshommes et soldats catholiques dudit pays sans alcuns estrangiers - estant Chef de l'entreprinse le seigneur de Sanilhac fils au Seigneur de MontrÈal qui commandait au bas pays de Vivarais en l'absence de M. de Tournon pour le Roy. Ladite ville fut prinse par un boudin o˜ pouveyt avoir deux quintals poudre, lequelle fit tel effect qu'abattit trois maisons. Le nombre de soldats pouvoyt rÈunir environ 700 harquebusiers. Elle fut pilhÈe et plusieurs prisonniers prins, et environ une vingtaine des habitants tuÈs, une partie et la plus grande se prÈcipitarent par dessus les murhailles, qui se tuarent et les autres blessÈs ý la mort. 13-11-1586 Arrangement du mariage de sa fille Anne avec FranÁois de la Baume, seigneur d'Uzer Le 13Ë de novembre 1586, suis estÈ ý Uzer en la compaignie de Messieurs de LaugiËres de Vallon et aultres notaibles personnaiges, o˜ fut rÈsolu et arrestÈ le mariage entre le seigneur d'Uzer et ma fille Anne de Lamote, par parole de futur, ý laquelle j'ai promis de luy constituer dot jusqu'ý la somme de 1 000 Ècus, outre la somme de 100 escus que je lui ay promis pour estre employÈs en habillements et 50, mon frËre, et en avons signÈ certains pactes en forme de mÈmoyre, jusqu'ý ce qu'ayons prins jour pour le rÈduire en forme publique. FranÁois de la Baume est veuf. Sa premiËre Èpouse Ètait FranÁoise de Beaumont. 05-12-1586/20-12-1586 Mariage civil et religieux de sa fille Anne avec FranÁois de la Baume, seigneur d'Uzer Le 5 XII 1586, fust Èscrit et rÈcitÈ ledit mariage receu par Me Claude Taranget, notaire royal du lieu de Tauriers, et le vingtiesme du mois de dÈcembre du mois susdit furent espousÈs en l'Èglise de St Benoit de Chassiers, par mon frËre Claude de Lamote, Prieur de la Baume, sur les 11 heures du soir pour fouyr aux charmes qu'aulcuns ou aulcunes s'Ètaient prÈparÈs faire. On assiste toujours aux mÍmes prÈcautions ý l'Ègard des jeteurs de sort qui avaient prÈparÈ leurs malÈfices. 07-01-1587 BaptËme de sa petite-fille, Catherine, fille de Pierre Le 7Ë de janvier 1587, fut baptisÈe catherine de Lamote, en l'Èglise de St Benoit de Chassiers, par mon frËre Claude de Lamote, laquelle fut portÈe ý baptÍme par noble Guillaume de Balazuc, seigneur de Sanilhac, au nom et procureur du seigneur baron du Roure de Grisac et de demoyselle Catherine de Ponhet, ma femme, o˜ assistÈ une belle et grande compagnie. Pierre ne laissa pas d'hÈritier m’le. Son fils aÓnÈ, Antoine, Ètait entrÈ dans les ordres. Son second fils, Jacques NoÎl, nÈ le 24 XI 1589, Ètait dÈcÈdÈ quelque jours plus tard. Il eut deux filles, Catherine et Claude. Catherine Èpousera Anne de Hautvillard, en 1606, puis, en secondes noce, M. de la Place. Claude Èpousera Louis de Charbonnel, qui aura un grand rÙle militaire pendant les guerres de religion. 21-01-1587 Le 21 I 1587, mon fils NoÎl de Lamote m'Ècrivist que le Roi lui avait donnÈ la presvÙtÈ de Brioude en Auvergne, estant de sa prÈsentation. Et ý ces fins m'envoya provision pour y commettre un Èconome et rÈgler les fruits sous la main de Sa MajestÈ. 26-03-1587 Le 26 III 1586, j'ai baillÈ ý Claude LÈautier dit le Tondu, ý Guillaume du Pu, ý Claude Cour, ý chascun 40 sols le service qu'avaient faict ý la garde de cÈans pendant ce caresme. Les attaques de bandits ont toujours lieu, de sorte que les maisons sont gardÈes. 20-10-1588 DÈpart de son fils Pierre aux Etats du Languedoc Le 20Ë d'octobre 1588, mon fils Vinezac ayant reÁu le mandement des Etats gÈnÈraux du Languedoc convoquÈs ý Limoux, le 1er novembre partit pour s'y acheminer avec le sieur de FaÔn syndic du Vivarais, prenant la route du Puy pour y joindre monsieur le juge mage qui s'y en allait aussi. Estant arrivÈs ý Rhodez aprËs avoir faict de chemin au double plus que de l'ordinaire pour Èviter les dangiers d'icelui, trouvant qu'ils ne pouvaient passer plus oultre tant ý l'occasion des voleurs qui courent et ravagent tout ce pays que pour raison de la contagion qui le tient presque tout s'en retournarent de lý aprËs avoir faict une bonne despÍche pour leur descharge ý messieurs des Etats assemblÈs au lieu que dessus par porteur exprËs qui leur ý promis de revenir au plut tÙt rapporter rÈponse. J'avais baillÈ ý mondit fils pour faire son voyage 60 escus sol. Pierre, son fils aÓnÈ, avait obtenu la supplÈance de la charge de syndic des Etats du Languedoc. Il devait donc se rendre chaque annÈe ý la place de son pËre dans les diffÈrentes villes o˜ les Etats Ètaient tenus tour ý tour. Mais les troubles Ètaient si profonds et les chemins si peu sñrs qu'il ne pouvait pas toujours se rendre ý destination. 20-11-1588 DÈcËs de son fils NoÎl Le Cardinal de Joyeuse fut envoyÈ ý Rome par Henri III pour dÈfendre les intÈrÍts des Èglises de France. NoÎl le suivit dans cette mission. L'an 1588, NoÎl de Lamote, mon second fils, pronotaire du St SiËge apostolique et Prieur de SabliËres et de St Pons, estant ý Rome au service de Monseigneur le Cardinal de Joyeuse Protecteur de France, s'y trouvant tout mal disposÈ print rÈsolution de s'en retourner en ce pays. Et ý ses fins, ayant obtenu congÈ de Monseigneur le Cardinal son maitre (lequel le lui octroya pour le voyr mal porter en Italie) partit de Rome le 18 octobre, jour de St-Luc, en la compagnie de sa grandeur, laquelle s''acheminant pour quelque voeu vers N.D. de Lorette o˜ mon fils eut cet honneur de l'accompagner ; et de lý lui ayant baisÈ les mains passa oultre accompaignÈ seulement d'un serviteur nommÈ Mre FranÁois Roze, du palais de Monseigneur le Cardinal. Etant arrivÈ ý Lion le 17Ë de novembre, au logis de la Pomme Rouge, il dÈlibÈra de s'y reposer quelques jours pour prendre nouvelles forces et de lý se faire porter au Puy dans une litiËre. Mais se trouvant toujours plus mal, il se rÈsolut de faire autre voyage, et aprËs avoyr faict appeler les mÈdecins spirituels et temporel et faict tous les actes d'un bon et vrai chrÈtien et catholique, le dimanche, vingtiËme du mois, il rendit l'esprit ý son Dieu, sur les sept heures du soir, en l'eage de 35 ans, II mois et jours, autant constamment qu'il est possible ý l'homme de faire. Le lendemain vingt et uniËme, son corps fut portÈ en l'Èglise St Pol prËs du Logis de la Pomme Rouge, et illec aprËs les cÈrÈmonies accoustumÈes en notre Ste MËre l'Eglise, honorablement inhumÈ, et ses funÈrailles faites ainsi qu'il appartenait. Ce faist on fit faire inventaire de ce peu de hardes et papiers qu'il avoyt, prÈsents en ce bon nombre de gentilshommes logÈs au mÍme logis qui l'assistËrent en son dÈcËs. AprËs lequel Mre FranÁois Roze, en leur prÈsence, tira de la manche de feu mon fils sa bourse, fust trouvÈ 99 escus d'Italie, lesquels furent employÈs tant pour payer ses funÈrailles que pour satisfaire son hoste, mÈdecins, et gaiges dudit serviteur. Dans l'invetaire qui fut fait de ces divers objets, FranÁois Roze communiqua une provision du PrieurÈ de St Julien en DauphinÈ dont NoÎl devait prendre possession dËs son retour, en mÍme temps qu'un titre signÈ en Cour de Rome pour attribuer ý Jean, son frËre, le PrieurÈ de SabliËres. Un message fut expÈdiÈ en toute h’te pour apporter ces nouvelles ý la famille. Il arriva ý la Motte le 27 novembre. 28-11-1588 Agression de Miailhe, le serviteur de Guillaume AprËs avoir reÁu le message lui apprenant le dÈcËs de son fils NoÎl, Guillaume dut s'occuper immÈdiatement de ses affaires. Je despechai Miailhe deux heures aprËs la minuit au Bourg devers le sieur Fain, syndic de Viviers, pour lui faire entendre le malheur qui m'estait survenu et le prier de se transporter incontinent en personne devant Monseigneur l'evÍque de Viviers pour le prier de confÈrer le bÈnÈfice de SabliËres ý Jean, mon 4Ë fils, et despecher en diligence en Avignon pour le faict du priorÈ de St Pons, ayant baillÈ ý Mialhe toutes les piËces nÈcessaires pour la poursuite de ces affaires et 10 escus au soleil pour fournir aux despÍches et ung escu pour sa despence. Mais le malheur fut tel pour lui et pour moi qu'il fut prins au bois de Montcharnier par cinq ou six voleurs de Vallon commandÈs par le sergent d'Arcus conduisant un ministre nommÈ Railhet de la prÈtendue religion ý Villeneuve, tous ses papiers, veux, son argent vollÈ et lui bien prËs d'estre tuÈ sans la faveur du ministre qui lui fist donner la vie si bien qu'il ne peult passer oultre, et heust beaucoup ý faire pour se rendre ý sa maison o˜ il arriva au soyr, presque troublÈ de son entendement et me rendit mes lettres toutes ouvertes, par la gr’ce de Dieu ne s'en estant perdue aulcune qui concernaient les affayres. Miailhe en fut donc quitte pour la peur. Mais, n'est-il pas vraiment original de voir un ministre protestant se faire escorter par une bande de brigands et assister ý leurs mÈfaits ? Guillaume prit immÈdiatement d'autres mesures pour faire parvenir son message par une voie plus sñre, et y parvint cette fois. 13-02-1591 Son fils Pierre est accusÈ de dÈtournement de fonds Le 13Ë de fÈvrier 1591, j'envoyai Miailhe ý monsieur le Conseiller Roux, mon neveu, pour lui apporter une procuration au nom de mon fils de Vinezac, syndic de Languedoc, pour se prÈsenter en son lieu aux Etats gÈnÈraux mandÈs ý Montaignac au 15Ë du mois. Et ay escrit ý Monseigneur de Montmorency pour le supplier trËs humblement de m'excuser si, causant mon ’ge et indisposition, je n'ai pu m'y acheminer, et de mÍme mon fils ý raison de sa maladie et de l'imposture qu'on lui a mis sus touchant la volerie de Montcharnier et ay escript audit sieur Conseiller de prÈsenter requeste au nom de mon fils ý mondit seigneur pour avoyr juges pour se purger de ce ceste de calomnie, auquel sr conseiller j'ay envoyÈ bons et amples mÈmoyres tant pour ce qui touche le gÈnÈral des affaires qui concernent ma charge, que pour les miens particuliers qu'il aura ý dÈbattre avec mondit seigneur, lesquels j'ay accompagnÈs de plusieurs aultres lettres pressantes ý de miens amis particuliers pour les supplier de m'y faire faveur, insistant toujours sur le point d'avoyr juges sur ladite calomnie. Il s'est passÈ un fait grave, un dÈtournement de fonds sur lequel nous n'avons aucun dÈtail, mais qui fut la cause d'une accusation contre Pierre, syndic du Languedoc en supplÈance de son pËre. La solution de cette dÈsagrÈable affaire ne nous est pas connue. Comme il n'en fut plus question, il est certain que Pierre fit reconnaÓtre son innocence. Mais l'ennui qu'il avait ÈprouvÈ et l'Èbranlement de sa santÈ le portËrent ý donner sa dÈmission de Syndic. 16-07-1592 Son cinquiËme fils, Olivier, embrasse la carriËre militaire Olivier, le plus jeune des enfants de Guillaume, fit ses Ètudes ý Avignon au CollËge des FrËres JÈsuites. Selon la rËgle alors instituÈe chez ces religieux, le collËge ne recevait pas d'internes, et les Ècoliers Ètaient logÈs et nourris dans la ville, chez des particuliers. Olivier Ètait pensionnaire chez M. Gilles Tailhand. Ses Ètudes terminÈes, il embrassa la carriËre militaire. L'an 1592 et le 16Ë de juilhet, Monsieur de MontrÈal, Gouverneur du pays de Vivarais pour la partie de l'Èglise, se disposant d'aller trouver Monseigneur de Nemours avec une bonne troupe de soldats du Vivarais, composÈe de 5 ý 600 hommes de pieds et 50 maistres ý cheval, suivant le commandement qu'il en avait reÁu de Son Excellence, et voulant faire cet honneur ý Olivier de La Mote, de l'emmener quant et luy, je luy ay acheptÈ ung cheval pour commencer de le mettre en Èquipage de guerre, de me le maistre greffier des Etats du pays de Vivarais, au prix de 100 escus sol, ayant pleu au sieur de MontrÈal de lui en donner 50 et moy ayant faict les autres 50. Dieu fasse la gr’ce ý mon fils d'employer ce cheval ý son honneur et gloire, ý la manutention et dÈfense de la sainte Èglise apostolique et romaine, et au service particulier de Monseigneur de MontrÈal. 19-09-1592 Son troisiËme fils, Jean, reÁoit la supplÈance de la charge de Syndic du Languedoc Le 19Ë de septembre 1592, ayant reÁu le mandement des Etats gÈnÈraux du Languedoc, convoquÈs par commission du Roi en la ville de Montaignac au 1er jour du mois d'octobre, je suis parti de ma maison de LargentiËre pour aller aux Etats gÈnÈraux ayant quant et moi mon fils Jean, Prieur de SabliËres portant pour faire partie de ma despence, allant ý trois chevaulx environ 80 Ècus valant douze-vingt livres. Et d'aultant qu'ý cause de mon ’ge et de mes vieux ans approchant de 80, je ne pouvais plus exercer l'office de Syndic GÈnÈral de Languedoc en la sÈnÈchaussÈe de Beaucaire et Nisme et que mon fils aÓnÈ, Pierre de Lamote qui en avait ÈtÈ par cy devant pourvu se trouvait la plupart du temps indisposÈ et par consÈquent impropre ý l'exercice d'icelui, j'aurais advysÈ du consentement mÍme de mon fils aÓnÈ qui m'en aurait plusieurs fois sollicitÈ et mÍme fait procurations ý ces fins, de supplier Messieurs les Etats de recevoir en notre lieu et place, en considÈration de nos longs et fidËles services, Jean de Lamote, mon troisiËme fils, lors Prieur de SabliËres, pour exercer ledit office et en joyr ý mÍsmes advantages et dignitÈs dont nous aurions par cy devant jouy. Ce que par Messieurs des Etats, aprËs meure dÈlibÈration, nous aurait ÈtÈ accordÈ et mon fils receu ý mÍmes conditions que jadis avait ÈtÈ Pierre de Lamote, son frËre aisnÈ, et lettres sur ce d'office lui auraient estÈ, du commandement de Messeigneurs, despÍchÈs et signÈes par monsieur l'evÍque de Montpellier, prÈsident lors auxdits Etats et Guilleminet, greffier desdits Etats, en date du 10Ë d'octobre 1592. Du fait de son grand ’ge, Guillaume n'est plus capable d'assurer sa charge de Syndic du Languedoc. Son fils aÓnÈ, Pierre, en reÁut donc la supplÈance. Suite ý l'accusation de dÈtournement de fonds, et Ègalement du fait de sa mauvaise santÈ, Pierre dÈmissionna de cette supplÈance. Jean, le troisiËme fils de Guillaume, Ètait alors Prieur de SabliËres, en remplacement de son frËre NoÎl, dÈcÈdÈ ; il n'Ètait nÈanmoins pas encore entrÈ dans les ordres. Il repris donc la supplÈance de la charge de Syndic du Languedoc. Jean acheta alors une maison ý LargentiËre pour s'y Ètablir. Cette maison, situÈe prËs de l'Èglise, Ètait situÈe en face de celle de son pËre, Guillaume. Elle fit l'objet de deux actes d'acquisition, parce qu'une partie appartenait ý Guillaume du Four, habitant de LargentiËre, et l'autre ý Mre Chauzon, prieur de la mÍme ville. Le 16 aoñt 1598, Jean Èpousa Jeanne de la Baume. Ce fut par lui que se conserva le nom de la famille. Annet, son fils aÓnÈ, fut PrÈsident et Juge Mage ý Valence aprËs avoir ÈtÈ, lui aussi, syndic du Languedoc. TrËs estimÈ de ses contemporains, il joua un rÙle assez important et laissa un Livre de Raison. 29-01-1594 Son quatriËme fils, Antoine, reÁoit le prieurÈ de SabliËres Ensuite de quoy Antoine partit de LargentiËre, le 29Ë dudit mois pour aller ý SabliËres prendre possession de son nouveau PrieurÈ, en la compagnie de mon fils de Vinezac, son frËre aisnÈ, et Messire Claude Court, presbtre du lieu de Chassiers o˜ il cÈlÈbra la grand Messe le dimanche 30Ë du mois. Dieu lui fasse la gr’ce de s'acquitter de cette charge si dignement que son honneur et gloire en soient augmentÈs et son Èglise toujours de mieux en mieux ÈdifiÈe. Pierre ayant dÈmissionnÈ de la supplÈance de Syndic des Etats, son frËre Jean, qui Ètait alors Prieur de SabliËres, reprit cette charge. De ce fait, leur frËre Antoine, qui Ètait entrÈ dans les ordres et Ètait pourvu du PrieurÈ d'Assions, repris le PrieurÈ de SabliËres. 04-09-1595 Son fils Olivier se rend au service de M. de Lavernade Le 4Ë septembre 1495, mon fils Jean, syndic de Languedoc, partit en compagnie de monssieur le Marquis de Maubec, comte de Montlor, pour allez et trouver le Roi ý Lion, emmenant quant et soy Olivier de Lamote, son quatriËme frËre, pour de lý le faire passer en Picardie vers Monsieur de Lavernade, seigneur d'Espagny, suyvant les lettres qu'il nous nous en avoyt plusieurs fois escript, par lesquelles il nous mandait de le lui envoyer et nous assurer qu'il lui ferait du bien, voyres mÍme s'il plaisait ý Dieu de l'appeler avant qu'Olivier mon fils, se fust rendu prËs de luy, qu'il nous priait de croire et lui assurer qu'il lui laisserait de quoi vivre. Ensuite de quoy mon fils Olivier ayant sÈjournÈ quelques jours ý Lion pour voir la Cour, partit le 23Ë dudit moys de septembre pour prendre la route de Picardie (Ètant parti ung jour advant Sa MajestÈ) accompagnÈ seulement de Miailhe, qui avait estÈ trois ou quatre fois vers le seigneur de Lavernade. Mon fils, le Syndic, lui bailla ung cheval et l'ayant ÈquipÈ de tout ce qu'il avait besoin et donner moyen de faire porter ses hardes, il lui dÈlivra en partant 50 escus tout en or, doubles ducats ou testons pour faire son voyage, outre ce qu'il espÈrait de tirer de son cheval lorsque Dieu lui ferait la gr’ce d'arriver. Nous escripvimes fort amplement par lui ý Monsieur et Madlle de Lavernade, et mon fils le Syndic fist les dÈpÍches ý Lion sur les blancs signÈs que nous lui avions baillÈ. Dieu le veuille conduire et lui faire la gr’ce de se pouvoir rendre digne de l'amitiÈ dudit seigneur et damoyselle de Lavernade et leur faire trËs agrÈable service, comme trËs obligÈ qu'il en est et nous tous. 28-10-1597 Fin du Livre de Raison, sur un article de paiement de gages ý Pierre Baume. Guillaume avait alors 84 ans sonnÈs, et la derniËre maladie dut arrÍter sa plume. Pour une maison comme celle de la Motte, il fallait faire de larges provisions. On n'avait pas, comme de nos jours, dans le moindre village, des Èpiciers et des marchands pour achats journaliers. Relevons quelques notes des emplettes, qui nous donneront le prix des denrÈes, dont il fallait se pourvoir souvent ý des foires lointaines. J'ai achetÈ ý Joyeuse une charge d'huile pesant 3 quintals 36 livres ý raison de 10 francs et dimy le quintal 35 livres. J'ay acheptÈ de Laurent, bouchier de Chasiers, 2 quintals et 6 livres suif ý faire chandelles, ý 2 carolus la livre. J'ai acheptÈ 3 quintals fromaige, dont y en avait ung d'uvergne, montant ý 18 livres le quintal - 18 Ècus. J'ay acheptÈ 3 porceaux gras au lieu de Chassiers pour le prix de 15 Ècus 10 sols. J'ay acheptÈ une vache grassse ayant pesÈ 4 quintals 12 livres, de laquelle j'ay payÈ 20 livres, 2 sols, 6 deniers. Chaque annÈe, on se fournit ý l'avance d'aliments maigres pour la carÍme. C'Ètait ý la foire de Montferrand qu'on faisait ces emplettes. En 1586, ce fut au marchand de LargentiËre, nommÈ Barbefine, qui fut chargÈ d'apporter ces provisions dont le dÈtail suit. EspËces de ladite provision : Merlus : 15 ý 20 sols la piËce Merlussas : 30 pesant 72 livres ý 2 sols et 1 liart la livre Saumons : 4 pesant 26 livres, ý 6 sols la livre Harents blancs : 150 ý 3 francs le cent Harents saurs : 300 ý 52 sols le cent Trippes de mollue : 6 livres 1/2 ý 6 sols la livre Marsouin : 11 livres 1/2 ý 7 sols la livre pain de sucre fin pesant 6 livres ý 21 sols 1/2 la livre cannelle, girofle et muscade : demi livre de chascun Et pour le port de tout le dessus : payÈ 2 Ècus. |
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